Soldats Guerre de 1914-1918
Soldats

  1. Contrôles
    1. Restrictions
    2. Opérations militaires
    3. Destructions
    4. Déminage

Contrôles


Exemple d'un laissez-passer
Remarque : La rue principale est renommée rue du Kaiser

Laissez-passer allemand

Mise en garde au verso de la carte :
verso du laissez-passer


Laissez-passer de Pélagie BRAIBANT (Collection Benoît BRAIBANT).
Cliquer sur les images pour les agrandir



Restrictions

Extrait du procès verbal de la séance du 21 septembre 1926 du comité économique départemental de la Meuse
USAGE DU PAIN RASSIS    Des renseignements fournis à la Commission d'Économie générale il ressort que si la fermeture hebdomadaire des boulangeries était pratiquée dans toute la France comme elle l'est dans les principales villes de la Meuse, l'économie annuelle de blé résultant de la consommation forcée du pain rassis à raison d'un jour par semaine dépasserait 1.200.000 quintaux.
    En présence de cette constatation appuyée sur des expériences absolument probantes, la Ière Commission a demandé que la fermeture hebdomadaire soit rendue obligatoire dans le plus bref délai sur toute l'étendue du territoire.
    Cette mesure ne constituerait toutefois à ses yeux qu'un remède incomplet.

   Elle a estimé qu'il était possible d'aller plus loin, à la condition que la population tout entière comprenne son intérêt et son devoir, et se soumette à la discipline rigoureuse qu'imposent les temps de disette.
    Elle a donc proposé qu'on abandonne provisoirement l'usage du pain frais, surtout du pain flûté, et que le régime du pain rassis soit uniformément imposé d'une façon continue.
    La Commission exécutive sait que les boulangers de la Meuse sont prêts à accepter cette réglementation si elle est généralisée. Elle s'est aussi rendu compte que les économies globales à attendre de l'usage du pain rassis seraient de l'ordre de 8 à 9 millions de quintaux de blé par an pour l'ensemble du Pays. Dans ces  conditions, elle approuve entièrement les propositions de la Ière Commission.
Mais en attendant ces solutions générales, elle estime qu'il importe de faire dès maintenant un effort dans le cadre du département et elle demande de la manière la plus pressante à tous les boulangers, sans exception, de vouloir bien suivre l'exemple de leurs camarades de Bar-le-Duc, Ligny, Conmercy, St-.Mihiel, Vaucouleurs, Gondrecourt, Euville, Void, Montmédy, etc. et de fermer leurs boulangeries un jour par semaine. Ainsi ils jouiront d'un salutaire repos comme tous les autres citoyens et aideront en même temps les consommateurs à s'habituer au régime hygiénique du pain rassis.
Pour extrait conforme.
   Le Secrétaire général, 5 Octobre 1926





Bons de pain et cartes d'alimentation
boulangerie

En 1921, bénéficiaires des cartes d'alimentations :
Catégorie E (moins de 4 ans) : 4
Catégorie J (de 4 à 13 ans) : 42
Catégorie A (de 13 à 70 ans) : 186
Catégorie D (15 ans au moins) : 28
Catégorie V (plus de 70 ans) : 32

Opérations militaires

Mois d'août 1914
Dans le livre écrit par le Lieutenant Colonel Drouard, publié en 1922 chez Chapelot.
« La 3e armée avait dû aussi se rapprocher de la Meuse d'après les instructions du général en chef et malgré les vues contraires du général Ruffey. Le 24, elle s'était maintenue sur l'Othain. Le 25, le gros du 4 corps était à Brehéville et à Brandeville, au pied des Côtes de Meuse, sa gauche à Dun, par où elle se reliait à la 4e armée. Le gros du 5e corps, aux environs de Damvillers, ayant à sa droite le 6e, qui s'étendait jusqu'à Azannes. La retraite s'était effectuée sans difficulté, comme à la 4e armée, car l'ennemi n'était nullement pressant. Le mouvement du 6e corps, spécialement, avait été facilité, le 25, par l'intervention de plusieurs divisions de réserve. La veille, la cavalerie d'une de ces divisions s'était emparée d'une automobile allemande et y avait trouvé des papiers faisant connaître les projets de l'ennemi, d'après lesquels le XVIe corps devait attaquer le 25 sur l'Othain, appuyé à sa gauche par la 33e division de réserve qui, sortant de Metz, devrait tomber dans le flanc du 6e corps. »

Témoignage du Caporal Chaulin du 104e R.I. de passage à Brandeville le mardi 25 août 1914 (http://batmarn1.club.fr/cchaulin.htm)
« De bonne heure, nous sommes debout. La canonnade et la fusillade reprennent très intenses. Bien que ne recevant pas d'ordre, nous insistons auprès de l'adjudant pour quitter ce lieu périlleux où nous sommes pris entre les obus français et allemands pour rejoindre notre compagnie dans les tranchées. Nous arrivons dans ces dernières accompagnés de maints obus qui, heureusement, ne nous causent aucun dommage. Après un moment passé dans les tranchées, nous nous replions dans un bois que nous traversons pour gagner la route de JAMETZ et nous traversons le village de REMOIVILLE. A peu de distance de ce village, nous nous installons en ligne de tirailleurs, par sections, à l'abri d'une crête.
On repart environ 1 h après pour aller cantonner au village de BREHEVILLE mais on ne fait que bivouaquer et, à 9 h du soir, on se remet en route.
On dîne avec les pains de gruau et les boîtes de conserves bien que nous ayons des légumes et de la viande que nous ne pouvons faire cuire, les feux pouvant éveiller l'attention de l'ennemi.
Nous marchons toute la nuit par BRANDEVILLE - DUN sur MEUSE et nous arrivons au jour à BRIEULLES sur MEUSE après avoir marché longtemps sous bois. Nous sommes bien fatigués et avons grand besoin de dormir, aux haltes, nous nous couchons sur la route. »

L'évènement le plus important est la Bataille de Brandeville la nuit du 28 au 29 août 1914

La gare allemande de Brandeville

Étude comparative des photographies faite par Ph. Emonet, spécialiste en technique et matériels militaires.



La « gare » de Brandeville.
"Les documents photographiques que vous m’avez transmis, sont très intéressants et révèlent de belles surprises après examen plus attentif."


Commençons par la vue générale. Si je me réfère au croquis des voies, elle est prise depuis l’extrémité de la flèche jaune ci-contre, à hauteur de ce chemin traversant sur lequel se trouvent les chariots.
Carte et voies
Enfant qui décharge



La taille des roues de ces derniers ne laisse aucune doute sur la largeur de la voie. A ce niveau, elle est bien métrique.
Ce que confirme cette autre photo montrant les enfants déchargeant un train.




la gare
Gare militaire de Brandeville :
1 : Arrivée de la bretelle en provenance du bois de Jametz.
2 : Bretelle annexe vers le dépôt de munitions.
Par ailleurs cette photo montre la gare dans ses débuts. Les arbres nous prouvent que le cliché a été pris en période estivale. Or l'herbe et la végétation n'ont pas encore repris possession des abords comme le montre par la suite la photo des enfants, beaucoup plus tardive.
Sur cet autre cliché, on reconnaît en effet très bien la gare allemande avec son toit en pan coupé (première flèche jaune) et les deux voies de gauche dont on ne voit ici que l'amorce pas encore achevée. Si vous grossissez fortement le cliché, on voit quand même que l'aiguillage est déjà posé (deuxième flèche jaune). Il est donc possible d'établir une chronologie entre ces deux photos. Intéressant ! Celle-ci est antérieure à celle des enfants.
Mais la vraie surprise vient de ce que, en grossissant toujours très fortement le cliché, on voit apparaître très clairement dans le lointain (flèche rouge du fond) une autre voie, en 60 cm cette fois, qui longe la gare, disparaît derrière la rame de wagons tombereaux et réapparaît très nettement (deuxième flèche rouge de droite) à droite, devant la bâtisse à la porte blanche. Il y a donc bien 2 types de voies et la différence d'écartements est bien perceptible.
Une autre photo de la gare, non présente ici, permet de voir qu'elle se dédoublait derrière les wagons tombereaux en stationnement sur la droite.
Cette voie de 60, en provenance très probablement du dépôt de munitions (un dépôt très particulier d'ailleurs puisqu'il était réservé à des obus à gaz et chimiques) est celle qui fait le tour de la gare et file vers Poirier Pichette et les Tournillons.
Dès lors, le croquis initial des voies doit être quelque peu amélioré car il n'y a pas de liaison directe entre le réseau métrique et le réseau de 60. Ensuite parce qu'il est probable que la liaison entre la gare et le dépôt de munition comportait les deux types de voies en parallèle : la métrique (pour éviter les ruptures de charge) et celle de 60.

Le matériel roulant.

Locomotive allemande


Là encore un document très intéressant à trois titres :
 Tout d'abord parce qu’il nous montre en premier plan ce qui est sans doute une corvée civile exigée par la Kommandantur allemande. La présence du soldat en atteste. Celle-ci semble se dérouler vers l'extrémité nord de la gare, le cliché étant pris d'ouest en est, vers la plaine.

 Ensuite parce qu'il nous montre cette petite locomotive que tous les spécialistes du ferroviaire militaire connaissent bien : une 040 Henschel allemande construite à Cassel, avec sa cheminée si particulière équipée d'un diffuseur de fumée qui était censé la rendre un peu moins repérable aux abords immédiat des zones de combat. « 040 » signifie qu'elle avait quatre essieux moteurs embiellés, sans essieux porteurs avant et arrière.
Corvée allemande et locomotive
Par contre, on ne peut déduire l'écartement de la voie de la présence de cette machine car il en a été produit pour les deux écartements : 1 m et 60 cm. Je dirai simplement, mais c'est ici une hypothèse toute personnelle, que si l'on se réfère à l'emplacement supposé du photographe, à l'orientation de la photo et au croquis des voies, on voit nettement, entre les deux femmes de gauche, que la locomotive n'est pas sur la première voie (celle de 60) mais sur une seconde, plus loin en retrait, qui est sans doute celle d'un mètre, le départ de la bretelle Brandeville vers la ligne principale.
 En tout cas, et c’est ici le troisième point intéressant, c’est que la présence de cette locomotive nous permet d’estimer la date de la photo. Ce type de machine n’a été produit qu’à partir de 1917. Ce qui nous permet donc de dire que la photo date de la seconde partie de la guerre : 1917 ou 1918.
Pour le reste, sans doute serez-vous assez surpris d’apprendre qu’il en existe encore qui roulent et se comportent vaillamment, au petit réseau touristique de la Haute Somme.

Ph. EMONET
Spécialiste des trains blindés et de l'artillerie lourde sur voie ferrée (ALVF).
 
Tout le trafic ferré qui rejoignait le front passait par Brandeville, c'était le seul passage qui permettait de monter la côte par le fond de la Gaule. C'est donc une voie qui desservait une partie de l'arrière front mais qui servait aussi au débardage : les besoins en bois étaient énormes. (par exemple construction du pont à Brieulle). Ce qui surprenait les habitants, c'est que les Allemands faisaient couper les arbres à un mètre du sol, peut-être pour installer des réseaux de barbelés en prévision d'un recul de leur front.
Au fond de la Gaule (chiffre 22 sur la carte) se trouve les restes d'un réservoir en béton de 4 m cube environ qui est à l'origine de la perte de plusieurs chiens de chasse. A cet endroit se serait aussi trouvé un viaduc construit partiellement sur des arbres coupés en hauteur. Il n'a pas été possible d'en retrouver la trace, mais il reste par contre de beaux restes de remblai dans un vallon voisin et une section de tranchée aujourd'hui transformée en chemin de débardage forestier.
Les jeunes après guerre s'amusaient avec les wagonnets laissés par les Allemands et descendaient de la montagne en roue libre jusqu'a Brandeville, à une vitesse qui leur paraissait sûrement très importante.

Dans le virage à l'extrémité de la côte de Bréhéville se trouvaient des puits pour alimenter le chemin de fer. C'est à proximité que l'on a trouvé un stock d'obus à l'hypérite car, dans la côte entre Bréhéville et Brandeville, se trouvait un dépôt de munitions avec plusieurs aiguillages. Les anciens se souvenaient des explosions, provoquées par les Allemands, avant leur départ en 1918 et qui s'étaient soldées par la destruction de la plus grande partie des vitres de la commune.
Carte des voies allemandes en 1918

Carte des lignes allemandes


Cette carte qui montre les voies ferrées allemandes est extraite de l'ouvrage de Pierre Adnet :



Dès 1914 les Allemands avaient mis en place une desserte militaire ferroviaire.





10 novembre 1918 (témoignage)
Mon dernier combat le 8 novembre 1918 par Narcisse Bournaison, du 5e régiment d'artillerie lourde (orthographe et ponctuation d'origine).
I• Vous serez sans doute un peu étonné qu'un de vos ancien compatriote, vous parle aujourd'hui. Eh bien, à l'occasion de cet annivesaire, je voudrais vous dire comment fut repris Bréhéville le 9 novembre 1918? Et vous faire le récit des derniers combats. Ces combats devraient libérer Bréhéville et les villages voisins, car voyez-vous, je faisais parti de l'artillerie lourde, de l'armée qui lira et entendu. Pour vous faire ce récit, nous remontons un peu à l'arrière. C'est à dire au mois d'octobre où nous étions en batterie à la côte Talou près de Vacheroville, à ce moment nous avions devant nous l'infanterie Autrichienne à l'artillerie Allemande.
II• Après avoir repris consenvoye et Sivry nous venions mettre nos pièces en batterie, en bordure de la route de Verdun près de Consenvoye. A ce moment là, les Allemands traçaient une ligne de défense à Haraumont, les côte de Sivry, les bois de la ferme de la Villeneuvre, puis les de Consenvoye à Damvillers.
Devant eux, à côté de Sivry jusque les bois de Consenvoye, l'armée américaine, qui faisait jonction avec l'armée française. Donc, l'infanterie avait un régiment colonial, l'artillerie était formée par le 5e régiment. Nous étions deux batterie, aux abords de Consenvoye, mais le feu de nos pièces couvrait l'armée Américaine, plutôt que l'Armée Française.
Mon rôle était d'être téléphoniste, soit à la batterie ou aux observatoires et ce rôle ma souvent permis au cours de la guerre de suivre le déroulement des combats sans  y perdre une part directe et ce fut encore le cas, en ces derniers combats, où les pauvres soldats Américains tombaient comme des mouches devant les mitrailleuses Allemandes.
III• Les derniers jours d'octobre et les premiers jours de novembre furent sans histoire, mais les 5, 6 et 7 novembre, les combats d'artillerie devinrent plus sérieux. Mais les 8 novembre à 2 Heures du matin, je recevais un coup de téléphone du poste du commandant qui me demandait de prendre notre afin de la remettre au lieutenant qui commandait la batterie et après m'avoir donné les points à battre mais en chiffrés. Et à 3 Heures du matin ouvrez le feu à volonté et effectivement, les armées Françaises et Américaines obéissaient aux ordres. Ce feu dura toute la journée, mais au petit jour, les mitrailleuses crépitaient sur les lignes d'infanterie, mais bientôt l'infanterie demandait le secours plus accru de l'artillerie car elle faisait des pertes sanglantes, sutout les jeunes troupes Américaines. L'infanterie Française plus agressive, progressait sur les bois de Consenvoye. d'Etraie et au début de l'après-midi, débouchaient vers la ferme de la Villeneuve où les américains livraient de durs combats enfin à la tombée de la nuit, les les Allemands étaient repoussés  des bois de Consenvoye et des côtes de Sivry et avec la nuit et le froid de novembre, les combats cessaient. De cette journée, notre batterie s'était très bien passée, pas un blessé, toutefois la journée s'est sans emossion. De nos pièces, un craquement annormal se faisait sentir d'un tube qui se coupait en deux et allait tomber. Dix mêtre en avant tout le monde à la batterie s'était arrêté pour voir ce qui c'était passé. Mais pas une ame de blessé, le soir nouvelle emotion, mais cette fois de joie.
IV• Je fus donc le premier à le ressentir, un téléphoniste du P.C. du colonel me demandait la communication avec un capitaine d'etat major Français qui était du côté de Sivry en liaison avec les Américains. quand les officiers furent en communication j'étais resté à l'écoute. Ils parlèrent des combats de la journée et surtout des pertes américaines subitent aux abords de la freme de la Villeneuve, puis le colonel dit au capitaine c'est sans doute les derniers combats. Les Allemands ont signé l'Armistice et les combats doivent cesser le 11 à 11 Heures.
V• A entendre cela, je donnais mon deuxième écouteur à un camarade. Tellement content je luis dis «écoute voir» c'est incroyable, nous ne pouvions pas conserver une telle nouvelle sans faire part à nos camarades. Mais par politesse nous allons le dire au lieutemant. Qu'allait-il dire voilà les téléphonistes qui me racontent cela. Il nous questionne. Mais comment avez vous pu savoir cette chose pareille, ce n'est pas vrai vous êtes des fous? Avec une journée comme aujour'hui. On vous le jure. Sur cette drôle de chose nous appelions d'autres téléphonistes. Personne ne voulait le croire. C'était impossible, une chose pareille ne se ferait jamais. Pourtant dans la soirée, le commandant demandait le lieutenant au bout du fil  et cette fois c'était bien vrai et confirmé, mais toute fois la guerre continue demain au petit jour, vous irez reconnaitre une posiition pour mettre en batterie aux abord de la route de Sivry, Réville près de la ferme de la Villeneuve. Le lieutenant me demande de l'accompagner ainsi qu'un autre camarade Et nous voila en route.
VI• Nous marchons aux abords des champs. Mais que de morts étaient jouchés au sol et beaucoup de soldats H.S. Quelle peine nous avions à voir cela. Une guerre fini quand même. Des soldats sont morts la veille du 11 novembre. Plus nous avançons, plus la peine était grande encore. Voici un capitaine d'infanterie colonial Française qui était tué sur un brancard et à côté de lui une vingtaine de ses soldats tués également? Nous nous mettions au garde à vous pour les saluer. Nous repatons à la batterie, mais aucun debèche ne nous arrivait, pour nous la guerre était terminée. Le soir même un téléphoniste qui avait pris le communiqué me dit que Bréhéville avait repris, le communiqué disait que les troupe françaises ont repris Bréhéville, Ecurey, lissay  et les Américains avaient eux Bréhéville, Brandeville et Murvaux. J'ai pris le communiqué et j'ai été le reporter au lieutenant et lui demander pour aller à Bréhéville, le lendemain c'est à dire le 10 où la réponse me fut donné nette. Défense absolue d'y aller, Bréhéville est certainement encore sous le feu des cannons allemands me dit-il, ne faite pas d'imprudence vous irez seulement mais pas seul encore? Prenez deux de vos camarades avec vous, vous me donnerez  leurs nom et un bout de papier qui me décharge de votre responsabilité.
VII• Pour ce jour je n'ai trouvé qu'un camarade pour me raccompagner, mais contrairement à son ordre nous sommes partis désarmés, seulement j'avais pris un révolver que j'avais mis dans ma capotte. Nous avons pensé que désarmé on ne nous attaquerait pas. Enfin le 11 au matin, bien content d'aller à Bréhéville, nous repassions encore par la villeneuve  et je montrais à mon camarade les pauvres soldats Français qui étaient toujours près de solférino tués. J'ai vu en passant la montagne, ces derniers soldats. Tombé le 8 ils ne furent enlevé que le 12. Quelques obus allemands tombaient encore sur Ecurez. Cela nous a un peu inquièté. Mais plus nous approchons de Bréhéville, on n'entendait rien. Enfin nous arrivons par les Aulnois presque à pas de loups on ne voyait personne puis nous avons fait le tour du village, mais aucun signe de vie, nous approchions près de la mairie là où nous entendions l'harmonium. C'était un américain brancardier et quand nous lui avons dit que la guerre était terminée il s'est mis à entonner la «Madelon» et nous sortons de l'église et nous nous trouvons en face d'un prisonnier Français de 1914. Il était vétu d'un képi et d'un pantalon rouge et ce cri de cœur des Français. C'est vous dit-il les premiers que je vois que faites vous donc par là que la guerre est finie. On lui répondit tant bien que mal, tu vois bien que nous n'avons plus d'armes. Nous voulions le ramener avec nous. La guerre est finie mon pauvre. Il nous dit qu'il n'avait pas mangé hier et aujourd'hui, nous avons fait partage de frères avec nos musettes et autant dire s'il a trouvé cela bon, surtout quand on lui a donné un quart de rouge. Mais 11 Heures passent et les américains dégrelaient de la montagne. Là nous n'avons vu passé personne Même sur la montagne, mais les bois étaient garnis de troupes de réserve.
VIII• Enfin le 13 novembre j'étais à nouveau de retour et cette fois après plus de quatre années, j'avais le grande joie d'embrasser ma mère, mes frères et sœurs et toute la famille. Et pour terminer ce récit, ayons une pieuse pensée pour nos regrettés camarades, qui après avoir connu une (le mot fraternelle est barré) infernale des tranchées n'ont pas eu comme nous la joie de revoir leur famille, et dans cette pensée n'oublions pas nos vieux camarades qui depuis quelques années nous ont précédé dans la tombe.


Plaque US       plaque US        Nouvelle plaque

 Nouvelles plaques posées par M. Segalla    Plaque 1      Plaque 2



Dans le bois qui se trouve entre Louppy et Brandeville, on peut voir, régulièrement espacés, les "trous d'hommes" creusés par les alllemands et destinés à abriter les tireurs couchés qui devaient freiner la progression de l'avancée alliée vers l'Allemagne. Beaucoup de soldats américains ont été victimes de ses tireurs allemands. Les trous encore visibles sont espacés de 5 à 10 m et relativement étroits. Le trou visible sur la photo est plus large. Il était destiné à recevoir une mitrailleuse qui demandait deux servants : un tireur et un chargeur qui veillait à la bonne introduction et au défilement des bandes de balles.
Trou d'homme



« During the night of November 3-4 the 5th Division made an effort to cross near Brieulles. Three companies got over, but the rest could not follow. These companies entrenched and held on to their precarious position. In the afternoon another crossing was attempted at Clery-le-Petit, but the first bridge was destroyed by artillery fire and this attempt failed. But meanwhile the troops already over at Brieulles, by a surprise attack, got across the canal which here parallels the river; other troops crossed just below, on rafts and by swimming, and established themselves in the woods on the east bank. On the morning of the 5th these woods and the adjoining hills were cleared and the left of the division was enabled to cross. By night the division held the whole line of heights from Milly to Vilosnes. On the night of the 7th, its line ran eastward and southward from Lion-devant-Dun to the Haraumont—Brandeville road, where it connected with the French Second Colonial Corps, which in the meantime, had relieved the French Seventeenth Corps. Meanwhile the rest of the army had progressed and had reached the west bank of the Meuse all the way down to Remilly. From here the line turned west through Thelonne to the Bar, and connected with the French Fourth Army.

On November 5 General Pershing issued general instructions covering future operations of the American armies, in which he expressed confidence that "the energetic action of the First Army should completely expel the enemy from the region between the Meuse and the Bar within the next few days." Corps and division commanders were called upon for bold and energetic action. Where resistance was broken the troops were to be pushed forward without regard to objectives or fear for their flanks.

Both the First and Second Armies were ordered to prepare to undertake operations with the ultimate purpose of driving the enemy beyond the frontier in the region of Briey and Longwy. As preliminary to this offensive, the First Army was directed (a) to complete the occupation of the region between the Meuse and the Bar; (b) to drive the enemy from the heights of the Meuse north of Verdun and south of the Foret de Woevre; (c) to conduct an offensive with the object of driving the enemy beyond La Thinte and La Chiers »  Rivers.
http://history.amedd.army.mil/booksdocs/wwi/fieldoperations/chapter29.htm

« From November 7 to 10 there was little activity in our lines north of Stenay. East of the Meuse, however, the Third Corps and the French Second Colonial Corps continued their advance. On November 8 the Third Corps, facing north, had passed beyond Brandeville; the French, facing east, extended this line through Flabas and north of Verdun to a junction with the Second Army. On the 9th the 32d Division took over the left section of the French line as far as Pouvillers; the Colonial Corps then pushed forward to the Thinte, through Damvillers to Moirey. »
http://history.amedd.army.mil/booksdocs/wwi/fieldoperations/chapter29.htm

On November 7 the completion of the capture of the heights east of the Meuse, including Lion-devant-Dun, was continued, and preparations were started to organize defensively those positions in depth. Attacks were made on the 5th Division subsector, resulting in the capture of Cote St. Germain, Cote 350, Bois de Corrol, La Sentinelle, and Cote 378. On November 8 the day was comparatively quiet and was spent by our troops in improving, strengthening, and defensively organizing the positions already gained. In the direction of Brandeville minor advances were made, but on the whole the corps line remained the same as it was at the close of the preceding day’s operations. (1)

On November 9 pursuit of the enemy, whose retirement still continued, was made. The 32d Division was put in the line on the corps’ right flank. The 5th Division was now in the center, with the 90th Division on the left. The corps sector was increased by the addition of the area of the French 15th Colonial Division, north of Damvillers, where pursuit of the enemy was made by a march of divisional columns preceded by powerful advance guards, who in turn were preceded by strong patrols. The morning was spent in forming the columns, in the starting of patrols and advance guards, and in crossing the troops of the 90th and 32d Divisions to the east of the Meuse. The pursuit continued rapidly throughout the day, and at night the corps line included Mouzay, Louppy, Remoiville, and our patrols were engaged in the hostile rear guard in the outskirts of Jametz; Breheville and Peuvillers were taken over from the French by the 32d Division. (1)
http://history.amedd.army.mil/booksdocs/wwi/fieldoperations/chapter32.HTM


 On July 15, 1918, the German attack against this corps was broken and the division was withdrawn by July 18th, moved by train and camion, and on July 25th it took over the front of the 1st United States Army Corps for a distance of fifteen kilometers. Relieved August 3d, and moved by rail and marching to Bourmont area where it went into intensive training, moving to the St. Mihiel salient August 30th, where it delivered the attack from the south, being the center division, of the 4th Corps, and advancing nineteen kilometers during two days' attack, September 12th and 13th. On October 1st, the division was relieved, moving to the Bois de Montfaucon on Octber 6th as reserve of the Fifth Army Corps. It relieved one of the line divisions north of Fleville-Exermont on October 13th in the Argonne, and attacking, advancing two kilometers. Division was relieved October 31st. The division again advanced to support the attack of November 1st, relieving a line division and advanced nineteen kilometers in two days to the Meuse river and the heights south of Sedan. On November 10th, the division withdrew and moved to Brandeville region, becoming a part of the Army of Occupation. On December 15th it moved to the Kreis of Ahrweiler, division headquarters being established at Ahrweiler, Germany.

 Battle deaths 2,713; wounded 13,292; prisoners captured by enemy, 102. Distinguished Service Crosses awarded, 205.
http://www.ls.net/~newriver/ww1/41div.htm


JULY 11, 1919
On Friday, July 25, 1919, at Mars Hill the funeral of my son, Private Homer O' Neal Jr., CO I, 11th Infantry, 5th Division, who was reported killed November 7, 1918, near Brandeville, France, will be preached by Elder N. V. Parker and J. A. Miller. The services will continue over Saturday and Sunday.
B. H. O' Neal.
http://www.geocities.com/Athens/6982/tn/mcdata/1919.htm

Distinguished Service Cross awards to Nebraska veterans of WW I
 Ver Merhren, Hubert, Omaha, Sgt. 1st Cl. Medical detachment, 7th Engineers, 5th Division, near Brandeville, France, Nov. 8-10, 1918: He showed utter disregard for his own personal danger in giving first aid to the wounded and carrying them to a place of safety under intense machine gun and shellfire.
http://www.rootsweb.com/~necherry/servicecross.htm

The Distinguished Service Cross  World War I
FERGUSON, LLOYD L.
Sergeant, U.S. Army
Company L, 11th Infantry Regiment, 5th Division, A.E.F.
Date of Action: November 8 - 9, 1918
Citation:
The Distinguished Service Cross is presented to Lloyd L. Ferguson, Sergeant, U.S. Army, for extraordinary heroism in action near Brandeville, France, November 8 - 9, 1918. After leading his platoon against a superior number of the enemy, Sergeant Ferguson was wounded and taken to an aid station, where he was ordered evacuated. He refused, and rejoined his company the following day, and was again wounded while advancing at the head of his platoon.
General Orders No. 37, W.D., 1919
Home Town: Chatfield, MN
http://www.homeofheroes.com/verify/1_Citations/0_wwi_Army/dsc_05wwi_Army_FG.html

The History of the 32d DIVISION National Guard

Night of Nov 2-3, Division (less Arty) moves to the vicinity of  Romagne-sous-Montfaucon.
Night of Nov 3-4, Division (less Arty) moves to the Bois des  Rappes and Bois de la Pultiere.
Nov 6-8,128th Inf, attached to the 5th Division enters the line  in the Bois de Fontaines, advances on the right flank of the 5th  Division, and, on Nov 8, occupies Brandeville.
Nov 8-11, 57th FA Brig and 107th Am Tn participate in  Meuse-Argonne Operation near Brocourt as part of the army  artillery of the First Army.
Nov 9, 128th Inf reverts to the Division, and the leading  elements of the regiment relieve units of the Fr 15th Colonial  Division at Peuvillers and l 1/2 km east of Breheville.
Night of Nov 9-10, the remainder of the Division crosses the  Meuse river. The 127th Inf enters line east of Breheville and  relieves part of the 128th Inf.
Nov 10, Division (less Arty) pursues, 64th Inf Brig leading,  advances so that part of the 128th Inf reaches a line from the  Bois Dombras to the Cote du Mont but later withdraws. Division  finally holds a line from 3/4 km south of Peuvillers, along the  road from Damvillers to Jametz, the southwestern edge of the Bois  Demange, the woods west of Thinte Rau, to 2 1/4 km south of  Jametz; Fr 15th Colonial Division on right, 5th Division on  left.

POST-ARMISTICE ACTIVITIES, NOV 12, 1918-APR 17, 1919
Nov 12-16, the Division (less Arty) bivouacs near Ecurey and  Haraumont, outposts the armistice line, and prepares to march to  the Rhine river.
Nov 14, elements relieve the 5th Division on the line: Jametz,  Remoiville, Louppy (incl). Current activities include the  enforcement of armistice terms, salvage, and training.
Nov 17-Dec. 13, Advance into Germany.
http://freepages.military.rootsweb.com/~cacunithistories/32d_division.htm

Destructions


Propriétés bâties avant la guerre 215
Immeubles entièrements détruits 162
Immeubles réparables 53


Déminage

Dans une lettre du 17 mai 1929 adressée au préfet, V. HUCBOURG, maire de Brandeville demande que le déminage soit arrêté.
Département de la Meuse
Arrondissement de Montmédy
    Commune de Brandeville
Brandeville, le 17 mai 1929

Monsieur le Préfet,
J'ai l'honneur de vous exposer que depuis quelque temps les travaux de récupération des engins de guerre ont repris à l'emplacement du dépôt de munitions allemand, en bordure de la route de Brandeville à Bréhéville. Non seulement les obus sont retirés de ce lieu, mais chaque jour les ouvriers qui y travaillent, ou en font éclater, ou les ouvrent pour en brûler la poudre ou en extraire les vapeurs ou gaz toxiques.
Ce travail constitue un grand danger non seulement pour les artificiers qui l'exécutent (chaque jour des accidents graves ou mortels sont signalés, consistant surtout en brûlures des mains ou du visage, ou des organes internes ce qui semble produit par clos émanations de vapeurs d 'ypérite, mais aussi pour tous les usagers de la route qui se trouvent incommodés en passant en cet endroit. En outre, ces vapeurs toxiques nuisent à la végétation, et il est à craindre qu'elles ne causent des accidents nombreux parmi le bétail que l'on commence à mettre en pâturage dans les parcs avoisinants ; comme cela s'est produit pendant les deux ou trois années qui ont suivi la guerre.
    Il n'est pas admissible que de pareilles pratiques aient lieu dix ans après la guerre, à une si faible distance
des villages (moins d'un kilomètre à vol d'oiseau), alors qu'un terrain spécial doit être affecte au déchargement des engins, et
que très souvent nous recevons des placards mettant en garde la population contre les dangers des épaves de guerre
    Aussi, me faisant l'interprète des réclamations de tous les habitants et au nom du conseil municipal tout entier, J'ai l'honneur de vous prier de vouloir bien, Monsieur le Préfet, faire cesser ce travail qui ne peut être d' aucun profit pour personne, et qui est un danger pour tous. Comme ce terrain est perdu d'une façon définitive, la sécurité des personnes et des bestiaux serait mieux sauvegardée en l'abandonnant en l'entourant d'une clôture en ronces artificielles que personne ne franchirait; plutôt que d'en extraire chaque année les engins qu'il recèle. C'est le désir unanime de la population.
    Je profite de l'occasion pour signaler aussi que les engins de guerre disséminés découverts sur le territoire de la commune y sont toujours malgré l'avis envoyé au service compétent de Verdun.
    Daignez agréer, Monsieur le Préfet, l'hommage de mon entier dévouement.
    Le Maire, signé : HUCBOURG V.




Commémorations

Textes et poèmes de l'Abbé Lucien Jacques

Journée anniversaire du 26 août 1934 paru dans l'ECHO
Extrait du  N°15 du bulletin paroissial de Bréhéville et de Brandeville en octobre 1934
« Comme chaque année, les survivants de Montmédy ont accompli leur pieux pèlerinage au cimetière de la garnison, le dimanche 26 août.
Une foule énorme venue des Ardennes, de la Meuse, de la Meurthe-et-Moselle, du Nord, de Paris, s'est associée au deuil, toujours vivace, de ces familles dont les enfants se sont sacrifiés pour l'honneur d'une petite garnison. Dès 10 heures du matin, Brandeville voit arriver une quantité d'autos, de cars, etc. donnant une vie intense au petit village coquettement décoré.
Après réception par la municipalité, un cortège se dirige vers l'église pour assister au service commémoratif. Les drapeaux des 8 sections d'anciens combattants suivent l'excellente musique la "Montmédienne", que conduit son distingué président, Monsieur Jean Lallement.
Nous remarquons les drapeaux des sections de Brandeville, Bréhéville, Ecurey, Louppy, Montigny, Juvigny, Dun, une délégation de la section U.N.C. de Sedan suivie des "jeunes", une délégation de Montmédy-Longwy-Longuyon.
Très remarquée aussi la délégation de l'Amicale du 5éme R.A.P. suivant son drapeau, cette délégation est présidée par Monsieur le Commandant Mall  et accompagnée par un lieutenant du 163 R.A. représentant l'unité de tradition.
La messe est chantée par Monsieur l'abbé Vautrin, curé de Brandeville, Monsieur l'abbé Brulle ayant été empêché au dernier moment. Au cours  de cette cérémonie grandiose, la Montmédienne fait entendre différents morceaux de son répertoire.
A 14 heures, les vêpres sont chantées avec le cérémonial habituel et avec le concours de Messieurs les curés d'Ecurey, de Thonne les près, de Jametz et de plusieurs séminaristes.
À l'issue des vêpres, un cortège se forme pour aller au cimetière militaire et s'arrête au monument aux morts de Brandeville. Monsieur Van Bervesselès salue les enfants du pays morts pour la Patrie et demande que leur sacrifice préserve et empêche le renouvellement de la guerre. Une gerbe de fleurs est déposée. »




Anniversaire de la bataille de Brandeville
28 août 2005
Stèle bataille de Brandeville
Les noms des soldats
tués et enterrés dans la
fosse commune
sont inscrits sur
la plaque commémorative
(Cliquer sur la
petite image
pour l'agrandir)

Stèle bataille de Brandeville


Portes-drapeaux gauche
Portes drapeaux
Portes-drapeaux droite


Lexique de la Première Guerre Mondiale : http://www.crid1418.org/espace_pedagogique/lexique/lexique_ini.htm
Images de la Lorraine pendant la guerre : http://jmpicquart.free.fr/