Pétain
(Philippe)
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(Cauchy-à-la-Tour,
Pas-de-Calais,
1856 &endash; Port-Joinville, île d'Yeu, 1951),
maréchal
de France et homme politique français. Chef de la IIe
armée en 1915, il organisa la défense de Verdun, qu'il
sauva (1916), puis il remplaça Nivelle en tant que commandant
en chef (15 mai 1917). Promu maréchal en 1918, il combattit au
Maroc contre Abd el-Krim (1925). Ministre de la Guerre (1934),
ambassadeur à Madrid (1939), il fut appelé par P.
Reynaud le 18 mai 1940 (après les premiers revers militaires)
à la vice-présidence du Conseil. Nommé
président du Conseil le 16 juin, il demanda aux Allemands de
signer l'armistice, conclu le 22. Devenu chef de l'État (le 11
juillet, après que l'Assemblée nationale réunie
à Vichy le 10 juillet lui eut délégué les
pleins pouvoirs), résidant à Vichy, Pétain
oscilla tout d'abord entre une politique de collaboration avec
l'occupant allemand et une certaine résistance aux exigences
nazies. Mais il ne put longtemps tenir tête aux injonctions de
Hitler qui lui imposa en 1942 le retour de Pierre Laval. Il apporta
désormais sa caution à l'occupant au sein d'un
État hiérarchisé et autoritaire. Enlevé
par les Allemands après le débarquement allié
(août 1944), il revint volontairement en France (avril 1945),
où il fut jugé et condamné à mort, mais
cette peine fut commuée en détention perpétuelle
à l'île d'Yeu. Acad. fr. (1929; radiation en 1945). |
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Pétain "La Mémoire courte " (juin 1941, actualités
du 27/06/41)
"Croyez-moi, le moment n'est pas venu de vous réfugier dans
l'amertume ou de sombrer dans le désespoir.
Vous n'êtes ni vendus, ni trahis, ni abandonnés. Ceux qui
vous le disent vous mentent et vous jettent dans les bras du communisme.
Vous souffrez et vous souffrirez longtemps encore, car nous n'avons pas
fini de payer toutes nos fautes".
Pétain à Nancy (26 mai 1944)
"Acceptez les épreuves qu'on nous envoie ; ces épreuves
seront terribles, mais elles le seront d'autant moins terribles que
vous n'y prendrez pas part. Ayez confiance dans l'avenir de la France".
suit la Marseillaise
Déclaration du
maréchal Pétain devant la Haute Cour de justice, 23
juillet 1945
Lorsque j'ai demandé l'armistice, d'accord avec nos chefs
militaires, j'ai accompli un acte nécessaire et sauveur. Oui,
l'armistice a sauvé la France et contribué à la
victoire des Alliés, en assurant une Méditerranée
libre et l'intégrité de l'Empire.
Le pouvoir m'a été alors confié
légitimement et reconnu par tous les pays du monde, du
Saint-Siège à l'U.R.S.S. De ce pouvoir, j'ai usé
comme d'un bouclier pour protéger le peuple français.
Pour lui, je suis allé jusqu'à sacrifier mon prestige. Je
suis demeuré à la tête d'un pays sous l'occupation.
Voudra-t-on comprendre la difficulté de gouverner dans de telles
conditions? Chaque jour, un poignard sur la gorge, j'ai lutté
contre les exigences de l'ennemi. L'Histoire dira tout ce que je vous
ai évité, quand mes adversaires ne pensent qu'à me
reprocher l'inévitable. L'occupation m'obligeait à
ménager l'ennemi, mais je ne le ménageais que pour vous
ménager vous-mêmes, en attendant que le territoire soit
libéré. L'occupation m'obligeait aussi, contre mon
gré et contre mon cœur, à tenir des propos, à
accomplir certains actes dont j'ai souffert plus que vous, mais devant
les exigences de l'ennemi, je n'ai rien abandonné d'essentiel
à l'existence de la patrie.
Au contraire, pendant quatre années, j'ai maintenu la France,
j'ai assuré aux Français la vie et le pain, j'ai
assuré à nos prisonniers le soutien de la nation.
Pendant que le général de Gaulle, hors de nos
frontières, poursuivait la lutte, j'ai préparé les
voies à la libération, en conservant une France
douloureuse mais vivante.
C'est l'ennemi seul, qui, par sa présence sur notre sol envahi,
a porté atteinte à nos libertés et s'opposait
à notre volonté de relèvement. J'ai
réalisé pourtant des institutions nouvelles ; la
constitution que j'avais reçu mandat de présenter
était prête ; mais je ne pouvais la promulguer.
Malgré d'immenses difficultés, aucun pouvoir n'a, plus
que le mien, honoré la famille, et, pour empêcher la lutte
des classes, cherché à garantir les conditions du travail
à l'usine et à la terre.
La France libérée peut changer les mots et les vocables.
Elle construit, mais elle ne pourra construire utilement que sur les
bases que j'ai jetées.
J.O Procès du maréchal Pétain, 1945 , In F Lebrun
V Zanghellini, Histoire Terminales, Belin 1983, p 99