G3•07  Les mutations de l'économie française


Les principales mutations de l'économie française

Quels sont les changements de l'agriculture française
Quelles sont les mutations de l'industrie?

1• Un secteur primaire transformé
1.1• Une agriculture productive et diversifiée
1.2• De nouveaux choix énergétiques
2• Une industrie qui affronte la crise
2.1• Les espaces hérités
2.2• Trois étapes industrielles
2.3• Vers une nouvelle distribution
3• Un tertiaire en plein essor
3.1• Les 2/3 du PIB
3.1• L'atout touristique
3.3• Les transports, secteur sensible

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  Agriculture intensive - Agro-alimentaire - Automatisation - Balance commerciale - Friche - Industrie de pointe - Intermodalité - PAC - Pouvoirs publics - Restructuration - Services - Technopôle


 
 
 


 

1• Un secteur primaire transformé

En valeur, la France est la seconde puissance agricole au monde (après les États-Unis)

1.1• Une agriculture productive et diversifiée

En l'espace de 50 ans un agriculteur français produit pour nourrir 10 fois plus de personnes (environ 50)

1.1.2•Le pain, le vin et le fromage

C'est un cliché, … pourtant :

La France produit 65 millionns de tonnes de céréales dont plus de la moitié sont exportées (blé = 40 millions de t, maïs = 14 millions de t, orge = 11 millions de t). Le Bassin parisien est la plus riche des régions agricoles de l'U.E.

La France produit 55 millions d'hectolitre de vin, un peu moins que l'Italie, mais elle offre des crus de qualité, le vignoble de Champagne est le premier, il est suivi par le Cognac, les Bordeaux et le Bourgogne. Le Languedoc est le plus vaste vignoble au monde.

L'élevage est important  avec 20 millions de bovins (4ème rang mondial pour la viande de bœuf, 3ème pour le lait : 25 milllions de litres, 2ème pour le fromage : 340 appellations d'origine), 10 millions  d'ovins (moutons), 15 millions de porcins  et de nombreux élevages avicoles (volailles) situés surtout dans l'Ouest.


La France est aussi le premier producteur mondial de sucre (la betterave à sucre est cultivée au Nord du Bassin parisien) et le deuxième exportateur de colza (cultivé dans l'Est).

1.1.2• Quantité et qualité améliorées

L'agriculture a été profondément modifiée par la mécanisation, la sélection des espèces (végétales et animales) et par une nouvelle gestion des sols (remembrement), des exploitations (disparition du métayage) au profit du fermage ou du faire-valoir direct et des productions qui sont mises en valeur par l'industrie agroalimentaire.

Ces transformations ont réduit les besoins de main d'œuvre (1/3 de la population en 1945, 4% actuellement) et le nombre des exploitations tout en augmentant la production. Des régions se sont spécialisées même si la polyculture subsiste. Par contre, dans les régions difficiles (pentes, aridité, froid) , les cultures cédent la place aux friches.

L'individualisme de la paysannerie française s'est estompé, les exploitants se regroupent en GAEC, adhérent à des coopératives agricoles  et s'inscrivent (et parfois contestent bruyamment) dans la PAC qui leur garantit un minimum de revenus en les protègeant de la concurrence étrangère.

1.1.3•Une remise en cause de l'agriculture productiviste

2/3 des produits sont transformés par l'industrie agroalimentaire qui stimule la production et encourage les rendements élevés.
L'utilisation massive de pesticides (fongicides, insecticides, herbicides, bactéricides) pollue l'environnement (rivières), l'élevage industriel peut présenter des risques pour le consommateur (viande aux hormones), l'irrigation menacer des réserves d'eau, ces menaces et les surproductions agricoles épisodiqes remettent en cause le productivisme (recherche de la seule productivité).

Certains agriculteurs pratiquent une agriculture «raisonnée» qui limite l'emploi des traitements chimiques en revenant à la jachère et à l'alimentation naturelle du bétail. Une partie des consommateurs sont devenus conscients des dangers pour l'environnement ou la santé, un label «produit bio» ou «AOC»  (Appellation d'Origine Contrôlée) et un étiquetage précis des produits rétablissent la confiance et garantissent la qualité.

1.2• De nouveaux choix énergétiques

Jusqu'au milieu du XXème siècle, le charbon français, soutenu par l'État assurait une grande partie des besoins énergétiques, mais devenu de plus en plus coûteux à extraire il a été remplacé par le pétrole. Le choc pétrolier va remettre en cause ce choix, la politique énergétique va chercher à devenir moins dépendante des importations de pétrole (réduction de la consommation et diversification des fournisseurs). Pour atteindre ce but, un programme d'économie est mis en place (augmentatation des taxes, réduction des déperditions) et le nucléaire civil va être développé.  17 grosses centrales nucléaires fournissent 470 milliards de Kw/h soit 72% de l'électricité (premier producteur d'électricité par habitant) et permettent d'exporter vers les voisins (Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Belgique et Espagne).

Depuis 1950, la consommation de gaz est passée de 0,5% à 13%, celle d'électricité de 6% à 38%, le taux d'indépendance énergétique de 22% à plus de 50%.

2• Une industrie qui affronte la crise

La france est la 4ème puissance industrielle mondiale, pourtant, chaque année 100000 à 150000 emplois disparaissent.

2.1• Les espaces hérités

La région parisienne et la région lyonnaise sont historiquement les deux premières régions industrielles de la France, c'est leur fonction de capitale, leur situation dans une zone de passage (confluence) et leur concentration de population (main d'œuvre et marché) qui explique le développement d'industrie de biens de consommation (textile, mécanique,…). Ces régions ont pu conserver une industrie, même si la transformation ne s'est pas faite sans heurts (canuts).

 A la fin du XVIIIème siècle les régions de montagne moyenne avaient déjà connu un industrialisation attirée par la présence de combustible (bois) et de la force hydraulique (rivières et dénivellations). Ces industries se sont trouvées compromises par l'utilisation du charbon. L'industrialisation du Nord-Pas-de-Calais et de la Lorraine date du XIXème siècle, attirée par la présence de charbon et de fer, la sidérugie a connu une  forte croissance et attiré d'autres industries. La fin de l'exploitation du charbon dans le Nord (1990) ou celle du fer en Lorraine (1993) a imposé de douloureuses reconversions.

2.2• Trois étapes industrielles

Les industries qui datent de la Révolution industrielle sont les plus concernées par les restructuration et les reconversions. Dans la sidérurgie ou dans le textile, 2/3 des emplois ont disparu depuis le choc pétrolier, la production d'acier a diminué d'1/3, celle du textile de moitié face à la concurrence étrangère (surtout asiatique). La concentration des goupes industriels a donné naissance à Usinor-Sacilor, privatisé en 1995.

Les secteurs plus récents qui datent de l'Après guerre (2ème révolution industrielle) sont en pleine mutation. Même si 60% des 3 millions de véhicules produits par PSA (Peugeot-Ctroën) et Renault sont exportés, ils doivent faire face à une concurrence étrangère forte qui représente 40% des ventes en France. Rhône-Poulenc, le pricipal groupe chimique français, bien que dynamique et innovant doit restructurer ses activités, Michelin a «comprimé» son personnel.

L'industrie récente s'est tourné vers des secteurs performants comme l'aéronautique, Airbus et Ariane sont des succès de l'Aérospatiale,  entreprise franco-européenne que doit rejoindre le groupe d'Dassault-Aviation (Mirage 2000). La France exporte sa technologie nucléaire, ses machines (TGV) et son électronique avec des sociétés comme Alcatel-Alsthom. Par contre dans les domaines de l'électronique et de l'informatique grand publique, elle est importatrice.

2.3• Vers une nouvelle distribution

Les industries lourdes qui importent leurs matières premières se sont déplacées sur les littoraux, c'est le cas de la sidérurgie et de la pétrochime que l'on trouve à Dunkerque et à Fos-sur-Mer.

La décentralisation industrielle qui favorise l'implantation d'industrie en dehors de la région parisienne et en fait une déconcentration, les industries gardant leur siège en Île de France, les unités de productions sont éloignées vers l'Ouest et le Nord.

Les industries de pointe sont attirées par le midi qui offre à la main d'œuvre (qualifiée) un cadre de vie suceptible de l'attirer (exemple Sophia-Antipolis près de Cannes). De nombreux technopôles se sont installés dans les villes les mieux desservies, les possibilités de transport jouent un rôle déterminant dans les choix d'implantations industrielles.

La diagonale Le Havre - Marseille qui séparait une France industrielle du Nord et de l'Est et une France rurale de l'Ouest et du Sud, n'est plus une évidence.

3• Un tertiaire en plein essor

3.1• Les 2/3 du PIB

La société française est post-industrielle, c'est le secteur tertiaire qui génère le plus d'activités et qui crée des emplois. Cette progression est dûe à la croissance démographique (enseignement, services de santé), à l'allongement de la vie et surtout à l'élévation du niveau de vie qui a contribué au développement des commerces, banques, assurance, et surtout des activités liées aux loisirs (sport, bricolage, tourisme,…)

Alors que les sièges sociaux des entreprises, fournisseur d'emplois, se localisent dans les grandes villes,  les services courants (école, magasin, médecins, …) se dispersent sur tout le territoire ainsi que 26000 guichets bancaires.

Si on peut considérer que Paris en tant que capitale est le centre tertiaire le plus complet, l'attractivité des villes dépend en grande partie des activités tertiaires spécifiques et complémentaires qu'elles offrent : universités, salles de spectacles, installations sportives, zones commerciales, centres d'affaire, espaces de loisirs. De plus en plus les activités tertiaires liées à la consommation de masse s'implantent à la périphérie des villes : grandes surfaces, restauration rapide, grandes salles de spectacle et stades.

3.1• L'atout touristique

Tourisme dans le monde
La France est la première destination touristique au monde (74 millions de visiteurs en 2001)

Le développement du tourisme, qui constitue la première source de revenus du pays et représente plus de 7% du PIB, est lié à l'accroissement du temps libre (congés payés, réduction de la semaine de travail, abaissement de l'âge de la retraite) à l'élèvation du niveau de vie et aux facilités de transport.

Le tourisme de masse est favorisé par la position centrale de la France en Europe, la grande variété des paysages, et le patrimoine culturel de qualité (monuments, spectacles et festival, gastronomie).

Après Paris qui reste la principale destination pour les étrangers, ce sont les littoraux qui attirent les visiteurs : Bretagne et Provence-Alpes-Côte d'Azur, la saison dure de juin à septembre pour le tourisme d'été, l'«or blanc» attire de plus en plus de vacanciers d'hiver, les Alpes sont particulièrement  appréciées.

3.3• Les transports, secteur sensible

Le réseau français de transport en forme d'étoile reflète la volonté de centralisation qui a été longtemps caractéristique de la France. Le développment d'axes transversaux n'est pas encore achevé et la région Parisienne est toujours un point de passage pour relier une bonne partie des régions, les trois axes majeurs étant: 
-Paris-Lyon-Marseille
- Paris-le Havre
- Paris-Lille
L'Est et le Sud ont fait l'objet d'équipements récents, l'Ouest et le centre sont sous équipés.

La route est le principal mode de transport, elle assure 90% du transports de passagers et 70% de celui des marchandises, la sécurité est devenue une préocupation importante. Le transport aérien augmente, il a été multiplié  par 25 depuis les années 70 de nouvelles conduites (gazoduc, oléoduc) sont mises en place.

Le rail est en recul malgré une premiere place en Europe pour le transport de passagers et le TGV, la SNCF est déficitaire, le trafic de marchandises est concurrencé par le camion et le rail-route n'a pas été développé. Les voies navigables qui étaient une fierté au siècle dernier n'ont pas été réaménagées, pourtant c'est le moyen de transport le plus économique (pas le plus rapide).